L'adieu de l'US Army

L'implantation du dépôt et de l'hôpital américain sur la commune de St Benoit, durant plus de 15 ans (1951/1967), avaient créé de nombreux liens entre les GI et les Bénédictins, plusieurs d'entre eux travaillant d'ailleurs comme personnel civil au Depot Activity de Chinon.

C'est donc un public important qui s'était déplacé, en cette matinée ensoleillée de février 1967, pour assister à la cérémonie marquant le départ de l'US Army.
Les retrouvailles allaient bon train entre le lavoir (qui n'existe plus aujourd'hui) et l'église. Entouré des autorités officielles locales, Savinien Delaunay, maire de l'époque, accueillit le major Irvin, commandant le Depot, accompagné de quelques officiers. Personnalités, militaires et public, formèrent un cercle pour la cérémonie d'adieux autour de la stèle à la mémoire du Président John F. Kennedy. Cette dernière, qui s'élevait auparavant au cœur du Depot de l'US Army, était confiée en ce jour à la commune de St Benoit en faisant le vœu qu'elle soit entretenue et respectée.

Il faut resituer dans l'histoire le contexte de cette cérémonie. L'arrivée des américains, dans notre bourgade au cours de ce début d'années 50 ne passa pas inaperçue. La différence de mode de vie, ne facilitaient pas au début les contacts. Mais peu à peu les préjugés tombèrent de part et d'autre. Les camaraderies, puis les amitiés se nouèrent au point que la mort tragique du Président Kennedy le 22 novembre 1963 fut ressentie à St Benoit aussi vivement qu'à la Base US.
Le maire de St Benoit sut aussi très bien définir ce que fut le rapprochement franco-américain au niveau de notre petit village. Il rappela qu'entre 1951 et 1967, 1826 petits américains sont nés à St Benoit souhaitant que devenus grands, à ces garçons et filles reviennent au lieu de leur naissance et soient artisans à leur tour de l'union éternelle de nos deux peuples !
Il profita de l'occasion pour remercier l'US Army des nombreux et importants "services" qu'elle avait rendu à la collectivité. Notamment pour l'intervention des soldats américains dans la lutte et la protection incendie de "notre chère forêt".
Malgré un français approximatif, le major Irvin exprima sa satisfaction quant à son séjour en Touraine, se faisant l'interprète des français du camp et des militaires américains pour la conservation de la stèle Kennedy.
Les deux hymnes joués sur un piano, cadeau américain à St Benoit, furent ensuite écoutés respectueusement.

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